Le traitement vise à faire disparaître ou tout au moins à soulager les symptômes d’urgence mictionnelle, le besoin d’uriner fréquemment ou pendant la nuit ainsi que la perte d’urine involontaire. Il repose essentiellement sur trois axes : la consommation de boissons et la rééducation de la vessie, la rééducation du plancher pelvien, et le recours éventuel à un médicament.
Vous pensez peut-être que moins vous buvez, moins vous ressentirez une envie pressante d’uriner, mais c’est faux. Lorsque vous buvez peu, voire pas du tout, l’urine est très concentrée et contient davantage de particules irritantes, ce qui peut aggraver l’HAV.
On recommande de boire 1 à 2 litres par jour. Buvez de manière régulière tout au long de la journée et de préférence avant 18 h pour éviter de devoir vous rendre aux toilettes durant la nuit. Allez une dernière fois aux toilettes juste avant de vous coucher. L’eau plate ou gazéifiée devrait constituer au moins la moitié des liquides bus chaque jour. Optez aussi pour les mélanges de jus et d’eau gazeuse ainsi que pour les tisanes. Renoncez si possible aux boissons sucrées ou édulcorées, au café et à l’alcool. Ils irritent la vessie et augmentent l’envie d’uriner.
Cela consiste entre autres à programmer vos passages aux toilettes. Commencez par des intervalles réalistes, puis allongez-les progressivement. Lorsque vous ressentez une envie pressante, essayez d’attendre quelques minutes avant de vous rendre aux toilettes. Vous parviendrez ainsi à prolonger le laps de temps entre deux mictions. Vous aurez davantage confiance en vous et vous dépendrez moins des toilettes publiques.
Comme nombre d’entre nous, vous n’avez sans doute jamais trop prêté attention à votre plancher pelvien. Pourtant, cette zone a de nombreuses fonctions essentielles :
Le plancher pelvien est constitué de tissu conjonctif et de plusieurs couches de muscles qui s’étendent de l’os pubien au coccyx et forment une sorte de hamac autour de la zone génitale.
Comme tous les muscles volontaires, il peut être renforcé par des exercices ciblés.
La rééducation pelvienne demande de la patience et une pratique régulière. Pour entrainer le plancher pelvien sur le long terme, faites ces exercices régulièrement pendant au moins trois mois. Des séances de trois minutes quotidiennes suffisent. La plupart des exercices sont des mouvements ciblés, et non une performance sportive.
Après une opération de la prostate, les hommes ont parfois des pertes d’urine involontaires et ressentent une urgence mictionnelle. Il vaut la peine de faire des exercices de renforcement du plancher pelvien avant l’intervention pour réduire ces troubles. Des études confirment l’utilité de cette démarche. Discutez-en avec votre médecin ou adressez-vous à un physiothérapeute spécialisé.
L’électrothérapie ou le biofeedback peuvent compléter la rééducation.
Il existe divers produits sur le marché pour traiter l’hyperactivité vésicale. Si les troubles sont légers, on peut avoir recours à l’homéopathie ou à la phytothérapie, dont l’utilisation se fonde sur l’expérience traditionnelle. Les médecins emploient des médicaments classiques qui agissent sur les muscles pelviens et augmentent la capacité de rétention de la vessie en détendant le détrusor et en influençant le processus complexe de vidange de la vessie. Il existe divers médicaments avec différents principes actifs. Les médecins les emploient selon les besoins de leurs patientes et patients.
L’injection de toxine botulique A (plus connue sous le nom de « Botox ») dans la paroi de la vessie est une autre méthode possible pour atténuer l’hyperactivité du détrusor. Elle peut réduire temporairement les passages (trop) fréquents aux toilettes et souvent diminuer les pertes d’urine.
La stimulation du nerf tibial consiste à stimuler ce nerf à l’aide d’électrodes externes afin de calmer la vessie. Il existe aussi des sortes de « pacemakers » (stimulation des nerfs sacrés) qui activent certaines voies nerveuses au moyen d’électrodes implantables.
Une intervention chirurgicale est envisagée si les traitements susmentionnés n’offrent pas un résultat satisfaisant, ou lorsqu’elle s’avère indispensable d’un point de vue médical.
Si vous avez l’impression que votre vessie est hyperactive, n’hésitez pas à en parler à un ou une spécialiste et à vous faire conseiller.